LE LADAKH

Le Ladakh, à 3600m d'altitude, est une région de l'extrême nord de l'Inde proche de la frontière sino-tibétaine, constituée en district autonome au sein de Jammu-et-Cachemire, état membre de l'Union Indienne.
Le Ladakh compte environ 150 000 habitants en grande partie d'origine et de culture proches de celles des tibétains et bouddhistes à 80%, les 20% restant étant musulmans pour la plupart, hindouistes, quelques-uns chrétiens.
Panorama…
Son nom dérive du tibétain la-dags qui signifie « pays des cols ». C’est une région immense très peu peuplée. Le climat y est rude : la température peut descendre jusqu’à – 40°C. au cours de l’hiver qui dure huit mois, il n’y pleut quasiment jamais et des vents puissants balaient le pays.

Histoire…
Royaume indépendant de 950 à 1834, date à laquelle il fut annexé par l’Inde, le Ladakh est devenu depuis l’invasion du Tibet par la Chine en 1959 une région stratégique soumise à des tensions nombreuses.
Entre monde indien et monde tibétain, le Ladakh est peuplé par des habitants de lointaine origine chinoise, tibétaine et indienne. La langue majoritaire en est le ladakhi, mais le tibétain demeure une langue forte. La majorité des ladakhis sont bouddhistes, et ce depuis bien avant la conquête tibétaine du VIIIe. Les moines jouent un rôle social important, au côté des astrologues, médecins-guérisseurs ou amchi et des médium. Les écoles bouddhistes contribuent à rassembler et diffuser les éléments qui forment le ciment d’une culture unique et ancestrale.

Au début des années 60, le premier choc culturel pour ce territoire pratiquement fermé aux influences extérieures, fut l'arrivée massive de militaires indiens, à la suite du conflit avec la Chine. Actuellement, 130 000 soldats sont cantonnés sur le territoire du Ladakh.
Le second choc culturel du Ladakh fut son ouverture au tourisme en 1974. Désormais, la ville principale, Leh, abrite surtout des boutiques spécialisées dans l'artisanat local, et un nombre surprenant d'hôtels et de restaurants. Là comme ailleurs, la modernité se fait parfois agressive et destructrice, et progresse inexorablement. Beaucoup de Ladakhi sont déracinés de leur mode de vie paysan traditionnel, très cohérent et solidaire, sans nécessairement retrouver un emploi dans le secteur moderne de l'économie, qui commence à peine à se développer. En même temps, ils perdent peu à peu la compréhension de leurs anciennes valeurs inspirées par le bouddhisme, alors qu'elles imprégnaient auparavant tout le cours de leur vie. Le Ladakh traverse donc une période cruciale : c'est pourquoi il est important de lui venir en aide le plus rapidement possible.
La vie au quotidien
Le pays est pratiquement sans ressources, excepté précisément le tourisme. En effet, la production agricole de cette terre aride, suffisante pour nourrir les familles dans le cadre de l'économie traditionnelle, n'est pas adaptée à l'ouverture croissante aux marchés nationaux et internationaux. Seuls les célèbres abricots du Ladakh peuvent constituer des produits d'exportation.

Les ladakhis sont en grande majorité de petits agriculteurs regoupés en villages dont les ressources dépendent de l’approvisionnement en eau. Leurs communautés sont très organisées pour faire face à la dureté de l’environnement. Leurs ancêtres ont construit des canaux qui traversent des montagnes et circulent sur des kilomètres d’escarpements. Deux canaux importants circulent dans les villages : celui de l’alimentation humaine et celui de l’irrigation. Une jeune étrangère nous a raconté qu’un enfant était venu l’avertir qu’elle devait laver son linge ailleurs : il ne faut utiliser que le ruisseau qui sert à l’irrigation pour se laver et laver son linge.
Au-dessus de 3000 mètres, la période d’exploitation n’étant que de 4 mois, l’essentiel des cultures est l’orge, dont la farine grillée est la base de l’alimentation. Plus bas, se trouvent des vergers d’abricotiers et de noyers et des jardins de légumes variés. Les ladhakis possèdent peu de terres : à quoi sert d’avoir des propriétés qu’on ne peut pas cultiver ? La taille des exploitations dépend donc du nombre de membres des familles : environ ½ hectare par personne.

L’élevage fait partie des éléments principaux de l’économie. Les animaux fournissent tous les éléments de la vie : leur bouse sert de combustible (le Ladhakh n’a pas de forêts), leur force de travail, leur lait, leur viande sont indispensables. Les moutons, chèvres, ânes, chevaux, vaches et yaks sont les plus répandus, avec le dzo, hybride de vache et de yak, animal de trait par excellence.
Les enfants sont élevés au centre de la communauté. Ils accompagnent leur mère partout jusqu’à 5 ans et deviennent très vite indépendants, apprenant à partager les responsabilités avec les adultes. À l’école, ils apprennent à lire et écrire et au milieu des autres, ils apprennent un mode de vie particulier, propre à cet univers où la générosité est un élément de survie. Ainsi le partage des tâches, dans la communauté est une condition essentielle. Les distinctions entre riches et pauvres sont restées mineures pendant des siècles. Ce n’est que depuis l’apparition du modèle occidental que la société évolue de façon éclatée. Les enfants peuvent, dans les écoles où l’enseignement reproduit les schémas de la société traditionnelle retrouver les éléments indispensables à la cohésion sociale et à pérénité de la culture ladakhie…


Association l'Ecole Dans le Ciel - Landrevie 24290 Saint Léon sur Vézère
e-mail : edc@dhagpo-kagyu.org - web : http://edc.dhagpo-kagyu.org
tel: 05-53-50-49-66 - fax: 05-53-50-80-54